Qualité recherchée, l’influence devient un ingrédient majeur du style de management des dirigeants des années 2.0.
La génération Y ne veut pas se contenter d’exécuter des décisions, faire appliquer des processus sans être intimement convaincue du sens des actions proposées.
Une perception ambiguë ?
Le terme anglais « to influence » a une connotation positive que son cousin français ne porte pas toujours aussi clairement.
Nous n’aimons pas lorsque quelqu’un cherche à nous influencer, et pourtant nous cherchons à avoir cette influence lorsqu’un projet nous tient à cœur et que nous avons besoin d’adhésion collective à notre initiative.
Etre perçu comme un(e) dirigeant(e) influent(e) nourrit notre estime de soi. Que le mot « manipulateur/manipulatrice » soit lâché, et nous perdons tout crédit. Ou se situe la frontière? Nous arrive-t-il de manipuler notre auditoire inconsciemment?
Je ne le crois pas.
Nous sommes responsables de nos actes et de nos décisions. Et nous pouvons clairement identifier ce qui ce passe en nous lorsque nous voulons partager une idée, un projet, ou recueillir un avis sur une orientation.
C’est essentiellement notre intention…
… qui fait la différence entre influence et manipulation.
Si nous abordons l’autre en ayant l’intention de lui faire prendre la décision qui nous convient, nous sommes probablement enclin à user de manipulation pour arriver à nos fins.
Si en revanche nous sommes dans une intention d’échange authentique et que nous ne préjugeons pas de la meilleure décision que peut prendre l’autre, alors c’est tout différent.
Le conflit de solutions n’est pas un conflit de personnes.
Si l’intention était de faire adopter notre solution par l’autre, et que celle-ci ne lui convienne pas, il y a fort à parier que le sentiment qui va dominer sera très différent. Probablement ressentirons-nous de la frustration, mais aussi de la colère contre l’autre.
Et nous avons tort.
Tort de penser que seule la solution que nous imaginons remplit le besoin sous-jacent que nous avons. Car à un besoin peuvent correspondre d’innombrables stratégies. En nous enfermant dans nos croyances ou notre stratégie, nous nous coupons de nos besoins réels.
Bien se connecter à nos besoins sous-jacents.
C’est la clé pour être, ici et maintenant, pleinement conscient de ce qui se joue pour nous. Et c’est la clé pour être disponible et ouvert à l’écoute de l’autre dans sa différence. Manipuler, c’est exercer le pouvoir SUR l’autre (voire à son détriment), influencer c’est AVEC.
Et si nous devenions influent(e)s en étant d’abord en accord…avec nous-même !
Stéphane Loiret – Juillet 2015